Sortie à Aussois

La saison dernière n’a pas été un bon cru pour les sorties d’escalade en extérieur. La météo était des plus capricieuses (pour rester courtois), et nombre de sorties ont été annulées pour cause de mauvais temps. La sortie famille, qui devait se dérouler sur les trois jours du week-end de la Pentecôte, n’avait, hélas, pas fait exception.

Mais, heureusement pour nous, nos superbes organisatrices n’avaient pas lâché l’affaire ! Et     alors que nous, simples adhérents à cette sortie, ne cessions de nous lamenter sur notre sort, elles se sont élevées avec courage contre l’oppression des nuages, de la pluie, et de la foudre pour nous annoncer fièrement qu’elles n’abandonnaient pas, et qu’elles allaient tout simplement reporter la sortie au début de la saison prochaine !

C’est donc avec déférence que ce samedi matin, aux aurores beaucoup trop matinales, nous étions 15 braves gens à avoir rendez-vous avec les deux chefs suprêmes !

Je n’ose les nommer de peur qu’elles ne soient surchargées de demande de conseils sur l’organisation d’un tel événement. D’avance je vous prie de me pardonner, Mes Dames, mais vos fans méritent de savoir…

A l’organisation, il y avait donc Annick et Mirella, (comme toujours pour cette sortie), puis venaient les 15 petits moutons que nous sommes : Justine, Sylvie, Floriane, Julie, Françoise, et Véronique pour les brebis, et puis, pour les béliers, Alain, Frédéric, David, Mathieu, Thierry, Vincent, Thibaut, Guillaume, et moi, Tristan, qui va tenter de vous faire un compte rendu détaillé de cette expédition à :

AUSSOIS !

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Après un trajet d’environ 3 heures, nous sommes arrivés au Fort Marie Christine, qui surplombe la petite ville d’Aussois. Une fois avoir récupéré les clés des dortoirs, monté les valises, fait les lits, que certains se plaignent d’avoir des ronfleurs dans leur chambre, et que d’autres se soient extasiés devant la « construction médiéval, qui date d’au moins 8 siècles au vue de son architecture j’te l’dit », nous avons décidé de partir grimper dans les environs les plus proches, c’est-à-dire directement sur la falaise au pied du fort.

Deux groupes se sont alors constitués, l’un pour grimper en couenne, et l’autre pour des grandes voies. Le groupe couenne est donc descendu à pied par le chemin d’accès (environ10 minutes de descente plutôt tranquille), tandis que le groupe des grandes voies voulait descendre en rappel pour, je cite, « permettre une petite remise en forme avant de se lancer en grande voie, et une découverte du rappel pour certains ». De là à dire qu’ils voulaient seulement esquiver la marche, il n’y a qu’un rien… Une des personnes présentes dans le week-end a d’ailleurs très justement remarqué « qu’il était quand même fou que nous grimpions des falaises de plusieurs centaines de mètres, mais que, lorsqu’il s’agissait de marcher 10 minutes, y’avait plus personnes à l’horizon ! ». Il n’est pas nécessaire de remarquer que le groupe des couennes avait déjà plusieurs voies à leur actif lorsque le dernier des grandes voies avait enfin mis pied à terre après son rappel. Et oui, c’est le risque lorsqu’on envoie l’homme doté de la plus grande expérience (pour pas dire l’ancien du groupe) en éclaireur pour trouver le relais de départ. On l’a cherché un p’tit moment, ce relais, mais il faut reconnaitre qu’une fois trouvé, nous n’étions pas déçu ! Un joli petit rappel de 45 mètres, dont la quasi-totalité en fil d’araignée, nous attendait. Des félicitations sont de rigueurs pour Guillaume et Vincent pour leur premier rappel ! Flo et Thibaut, eux, ont préférés faire la marche pour ne pas attendre en plein soleil le temps que tout le monde passe. Il n’est pas nécessaire de remarquer qu’ils sont arrivés en bas bien avant le dernier rappel…

Après avoir cassé la croûte en bas de la falaise, avec Olivier qui nous avait rejoints, et Bruno qui était venu passé le week-end avec sa petite famille, les cordées se sont organisées. 3 iraient dans « L’arrête des Eperviers », 5C – 5B – 5B – 5B – 4C, 5 longueurs réduites à 3. Les 29629754555_b82a71ffe0_ocordées étaient : Flo et Thibaut, suivis de Mathieu et Justine, puis Guillaume et Tristan. Un autre groupe a jeté son dévolue sur « Béatrice », 5A – 5B+, qui a la particularité de finir directement sur le muret autour du fort ! Il y avait David et Véro, Fred avec Vincent et Alain. De nouvelles félicitations sont de rigueur ! Pour Guillaume qui a ainsi fait sa première grande voie, et surtout Vincent, qui non content de l’avoir grimpé, a dû offrir un de ses chaussons à Fred qui avait perdu le sien en cherchant le relais du rappel cité plus haut… Et oui. En bas de la voie, au moment de grimper, souhaitant enfiler ses chaussons, il se serait écrié « Ben merde, qu’est ce que j’en ai foutu ? » Remarquons le flegme dont il a fait preuve en réquisitionnant un chausson à son second de cordée.
Un regroupement des troupes s’est effectué à l’issue des grandes voies. La plus que quasi-totalité souhaitant partir en Via, il n’y a eu que Justine, Mathieu et Tristan pour réfléchir un tant soit peu de façon pragmatique. Le vent s’était levé durant l’ascension des falaises, des nuages noirs nous avaient survolés, quelques très légères gouttes avaient été senties par quelques uns… Non, définitivement non, nous irions boire une bière au génépi tandis que le reste du groupe irait en Via. Nous en avons profité pour observer que le Fort avait 29338924800_e1986ccb7f_obel et bien été construit des centaines d’années avant nous, (1825), mais avons préféré ne pas trop nous épancher sur le sujet. Lorsqu’il s’est mis à pleuvoir, nous étions tranquillement en train d’observer les combles du bâtiment, bien au sec. Il semblerait que dans la via, 3 groupes s’étaient formés. Le premier, qu’on pourrait qualifier de couards, se sont dépêchés de faire la première via ferrata et de prendre une échappatoire dès que possible pour s’abriter sous les arbres. Le second a quand même finie cette via, et enchaîner une autre avant de rentrer. Quand au troisième et dernier groupe… Haaa ! Des courageuses ! En plus d’avoir fait la descente aux enfers suivis de la montée au purgatoire (1ère via), elles ont enchainé avec la traversée des anges (2ème via) et la montée au ciel (3ème via) ! De nouvelles félicitations sont de rigueur. Encore une première pour Guillaume ! Et un bravo spécial à Julie et sa technique dites « ailes de poulet » pour sa première !

Bruno, qui avait fait la Via, nous a rejoint avec sa famille alors que nous étions à l’apéro  à base essentiellement de bières à la myrtille, au génépi (trop vite écoulées), ou autres frivolités locales tel qu’un saucisson, (et des cocas pour notre mineur du groupe). Devant son insistance devenant envahissante, nous avons laissé la parole à notre cher président pour qu’il nous assomme d’un discours des plus rébarbatifs qu’il m’ait été donné de voir et d’écouter. Au bout de plus d’une demi –heure, l’accablement a laissé place au soulagement mêlé à la reconnaissance dans nos yeux, lorsque notre hôtesse interrompit le discours pour nous 29594464196_78ea389ec3_oprévenir que le repas était servi. Nous avons pu découvrir ce que le cuistot nous promettait depuis le matin, une fondue ! (Ou alors des potatoes avec un steak pour les 3 pénibles qui n’aiment pas le fromage). Certains diront qu’ils auraient préféré une croziflette, c’est vrai, mais la fondue n’était pas mal non plus ! La table d’à côté ne respirait pas vraiment la joie de vivre, je pencherais pour une jalousie envers la jeunesse de nos anciens de ce soir-là, qui étaient décidément en forme !

 

Après quelques caquelons, bouteilles, mais point de café, nous avons fait perdurer quelques temps cette chaude soirée sous les nuages. Une tentative avorté pour essayer un tant soit peu d’organiser les cordées du lendemain fut tenter par notre courageuse Floriane. 29635198035_156100ecf2_oMalheureusement pour elle, la plupart des personnes présentes souhaitaient s’abreuver de Get plutôt que discuter des efforts du lendemain. Nous étions tout de même fixés, le groupe se diviserait de nouveau. 5 d’entre nous iraient au « Rocher des Amoureux » faire des couennes, 7 autres iraient au Microlithe (70m) pour une grande voie (5C+ – 5B – 4C), et les 5 plus courageux iraient se frotter au Monolithe (93m) avec dans l’idée de faire la voie « Dieux des Elfes » 5C – 6A+ – 6C – 6B.

Thibaut et moi avons raccompagné Bruno jusqu’au Fort Charles Félix. Une rapide visite de la ruine plus tard, et tout le monde étaient montés se coucher. C’est avec horreur que nous découvrîmes des ronfleurs dans nos chambres… Notamment les personnes qui se plaignaient d’être dans une chambre de ronfleurs !
Le lendemain.

Après une nuit des plus bruyantes, nous nous levâmes emplis de bonne humeur et d’entrain, vite contrasté par la présence d’une seule machine à café dans la salle à manger, et donc de la file d’attente qui nous attendait devant…

La répartition des voitures fut complexe, étant donné la rétractation de certains sur le plan initialement établie, mais tout ce qui compte c’est qu’à 9 heures, nous étions tous au bon endroit, avec le bon matos !

Les cordées du microlithe se sont élancées avant celles du monolithe, puisqu’une cordée des
plus charmantes était déjà au pied lorsque nous nous y présentâmes. (Attention, de l’ironie se29553647151_bd64f53782_o
cache dans cette dernière phrase.) Si bien que le sommet leur est apparu alors que nous n’étions pas à la moitié de notre voie ! Pour notre défense, il faut dire que Thibaut était en
premier de cordée et devait tirer Papy Fred et David pour qu’ils le suivent. Même à l’aide des sangles qu’il laissait dans la voie, une rumeur laisse entendre qu’il avait le matos pour mouffler ses compagnons. L’a-t-il utilisé ? Je laisse à sa discrétion le soin de vous le dire… Quoi qu’il en soit, la longueur en 6A+ étant un vrai bon 6A+, la décision fut prise de récupérer la voie classique qui finissait avec du 6B et 5C pour éviter le 6C. Sommet environ 2h30 plus loin. La vue y est des plus charmantes.

De nouvelles félicitations ! Pour Vincent qui ayant fait sa première grande voie la veille, à enchainer celle-ci en tête !

Après la descente en rappel dans un sapin, et un pique nique digne d’un quatre étoiles (enfin, les quatre étoiles d’une bouteille de vin avec un bouchon en plastique, par exemple, pas les quatre étoiles du Fouquet’s), nous avons rejoins nos compagnons au « Rocher des amoureux », immense bloc de calcaire ultra compacte de 70 mètres de haut, avec plus d’une centaine de voies de 4A à 8A ! Les moins courageux sont repartis à bourg tout de suite, les autres ont suivis quelques voies plus tard.
Encore des premières ! Félicitons (encore) Guillaume pour son premier 6A, et Justine pour ses premières voies en tête !

Au final, quelques 3 heures plus tard, nous étions revenus au local, pour ranger le matos, boire un coup en regardant quelques photos, que vous pouvez retrouver ICI !

Un immense merci à Annick et Mirella pour l’organisation !