Résumé de la sortie Alpinisme «Dômes de Miage»
11 novembre 2021… Analogie hasardeuse certes !… Mais ce fut tout de même la fin d’un modeste mais intense combat lorsque Clémence, Tristan, Régis et Philippe quittèrent leurs chaussures d’alpinisme, de retour des Dômes de Miages.
Ils venaient de redescendre d’une traite, les 2700m qui séparaient le sommet, du parking des Contamines Montjoie. Les cuisses avaient bien travaillé !
Tout commence le jeudi matin, vers 11h30 (oui… départ tardif ! Le co-voiturage n’est intéressant que s’il n’est pas nécessaire de revenir au point de rendez-vous pour récupérer des bâtons de marche oubliés dans un coffre de voiture !)
11h30, ils s’élancent en direction du refuge de Tré-la-Tête (1970m), 800m plus haut, qu’ils atteignent pour pique-niquer au terme de 1h45 de marche. La température est particulièrement clémente, ciel bleu est magnifique, pas un brin de vent… et quasiment personne.
Après la pause, direction le glacier de Tré-la-Tête (ou du moins ce qu’il en reste L). Le cheminement n’est pas direct, il leur faut monter d’une centaine de mètres pour dépasser un verrou glacière, puis descendre cette même centaine de mètres en passant sous des barres rocheuses pour franchir le « mauvais pas » (c’est le titre toponymique de l’endroit), afin de prendre pied sur le glacier et de le remonter jusqu’à l’altitude de 2400m. Il suffit alors de prendre « droit dans l’pentu » en rive droite pour arriver sous le refuge des Conscrits (2600m) 200m plus haut.
En théorie, pas de problème mais… juste avant les vires devant conduire au « mauvais pas », une histoire de point bleu mal vu, mal dit, mal entendu… etc… agrémentée d’une bonne dose de mauvaise foi des protagonistes, va amener tout le groupe à monter une centaine de mettre trop haut. Qu’à cela ne tienne, ils franchissent les barres rocheuses par le dessus et non par le dessous comme l’itinéraire le prévoit. Rien de dramatique mais quelques passages… euuh… acrobatiques dont le franchissement vigilant et méticuleux va notablement ralentir la progression du groupe.
Le glacier est à l’agonie, torturé et fracturé. La progression impose des détours longs et fastidieux, là où, quelques années plus tôt, la marche se déroulait quasiment en ligne droite sur un lit de pierres ou de glace (selon la saison).
A mi-parcours, ils doivent sortir les broches à glace, les crampons et les baudriers pour franchir une belle et étroite pente de glace. Ils concluent cette progression glaciaire à la tombée de la nuit (Elle arrive tôt en cette saison !). Les 200 derniers mètres verticaux sous le refuge se feront donc à la lumière des lampes frontales.
A 18h15, ils sont au refuge des Conscrits (+1600m -100m en presque 6h00).
Caroline et Rémi « de Montpellier » sont arrivés 30mns plus tôt en passant par le chemin du haut (celui qui évite le glacier mais rajoute de l’horaire).
La soirée s’installe, salutation, présentation, découverte d’amis communs « Eh oui, le monde est p’tit ! »… etc…, corvée d’eau, partage de saucissons, histoires de cordée et d’aventures en montagne… etc… Une soirée comme on les aime, de celles qui s’apprécient par leur simplicité et leur convivialité.
Tout est prêt pour le lendemain, il ne reste plus qu’à dormir, ou attendre patiemment que la nuit passe, selon le goût de chacun.
5h00, le réveil sonne.
Caroline « de Montpellier » restera au refuge pour se reposer, tandis que Rémi rejoindra notre groupe pour faire cordée jusqu’au sommet.
6h00, c’est le départ. 1h30 de marche sur la moraine glacière avant de chausser les crampons et de s’encorder. Philippe, Rémi et Régis dans la première cordée ; Clémence et Tristan pour la seconde.
La progression est tranquille, sillonnant entre les crevasses… autant que possible ! A mi-parcours, Philippe n’a qu’une seconde pour crier « crevasse » avant que Régis ne le voit disparaitre dans le glacier. Pas de dégât ! Rémi ne s’est aperçu de rien, la progression étant montante, le second a à peine perçue une tension sur la corde et Philippe a été arrêté quelques centimètres sous la surface. Les passages délicats franchis, il reste à s’engager dans le long faux plat qui mène au col de Miage (3400m).
En effet, il est long, très long… D’autant que le vent vient de se lever avec une tendance à forcir.
Lorsqu’ils arrivent au sommet du premier dôme (3600m), les rafales doivent souffler à plus de 80km/h. La position debout devient très instable. Dans ces conditions, il n’est pas question de s’engager sur l’arête du Dômes. L’urgence est au repli stratégique. Il est temps de signer l’armistice !
Le retour se fait par une variante plus raide mais plus rapide que l’itinéraire de montée. La trace a été faite la veille. Merci à ces alpinistes anonymes qui leur ont facilité la recherche d’itinéraire.
La troupe est de retour au refuge à 13h30. +1000m -1000m en 7h30.
Une pause s’impose. Tandis que Rémi et Caroline entament leur descente, les Roc’Altitudiens profitent des derniers instants de calme avant le dernier combat : -1700m de descente ! Aie… les cuisses !
Nettoyer du refuge, recharger les sacs (tiens, pourquoi tout ne rentre plus ? ça déborde !)
14h15… ils s’élancent. La démocratie du groupe a opté pour un retour « par le haut » (le chemin d’été et sa célèbre passerelle). L’argument principal étant que l’itinéraire est au soleil très tard (17h00 !) alors que le chemin par le glacier est à l’ombre une grande partie de la journée.
Le passage de la passerelle nécessitera de ressortir cordes et baudriers (une partie du pont a été démonté en fin de saison pour résister aux chutes de neige et de pierres hivernales). La suite de la descente se résume en quelques mots : long, très long !!!
A 19h30, ils arrivent au parking (-1500m +200m et les cuisses plus ou moins en feu selon les participants)
Ah oui… un détail… 100m sous le refuge, Régis a fait un faux pas (bel œuf de poule sur la malléole, entorse ?). Il n’a pourtant pas ralenti le groupe, il a seulement un peu plus serré les dents J… et accéléré pour réduire le temps de souffrance !
En résumé : Une belle course exigeante physiquement (1er jour : +1600m -100m en 6h00 // 2ème jour : +1000m -2700m +200 en 15h30)
Bonne douche et bonne nuit aux participants
Pour les autres… Profitez des photos. Elles témoignent de ces instants magiques qui nous vont aller et retourner en montagne !